Renault, territoires et transition électrique : plongée dans les coulisses des affaires publiques avec Nicolas Tcheng
Renault au cœur de la transition électrique : influence, territoires et coulisses d’un métier qui relie politique et industrie.
Renault au cœur de la transition électrique : influence, territoires et coulisses d’un métier qui relie politique et industrie.

Dans cet épisode d’Hémicycle, j’ai eu le plaisir d’accueillir Nicolas Tcheng, responsable des relations institutionnelles chez Renault Group.
Un parcours qui résume à lui seul un morceau de la vie politique française : collectivités, département, Assemblée nationale… puis l’industrie automobile, au moment précis où elle vit sa plus grande transformation depuis un siècle.
À travers son histoire, on découvre comment se fabrique l’influence dans l’industrie, comment se construit la relation avec les élus, et comment un constructeur comme Renault vit de l’intérieur la révolution électrique.
Avant Renault, Nicolas a fait ses armes là où la politique prend corps :
• en mairie,
• au département,
• puis à l’Assemblée nationale en tant que collaborateur parlementaire.
Dans ces rôles successifs, il découvre deux réalités très différentes :
Cette double vision – le terrain et la fabrique de la loi – marque durablement sa manière de travailler.
Quand il rejoint Renault, Nicolas découvre un métier d’affaires publiques encore très opaque.
À l’époque, les podcasts, les ressources, les témoignages… n’existent pas. Le métier s’apprend “the hard way”, directement sur le terrain.
Son rôle ?
Reconstruire des ponts entre l’industrie automobile, les élus et les territoires au moment où l’électrification s’impose comme un défi national.
Car la voiture électrique, ce n’est pas seulement un nouveau type de véhicule. C’est un nouveau système :
Et au centre de cet écosystème mouvant : les affaires publiques.
Renault a été pionnier avec la Zoé. Mais aujourd’hui, l’électrification n’est plus une expérimentation : c’est une vague de fond.
Ce qui change :
Les pouvoirs publics sont désormais moteurs. Les collectivités installent des bornes. Les énergéticiens construisent les réseaux. Les constructeurs développent l’offre.
Mais rien n’avance sans coordination.
C’est là que le métier de Nicolas prend tout son sens : mettre autour de la table les élus, les territoires et l’industrie pour faire avancer un système qui n’existe pas encore totalement.
Un élément revient souvent dans son témoignage :
Renault n’est pas perçu comme une entreprise “comme les autres”.
En France comme à l’étranger, Renault incarne un morceau du récit national.
Les usines qui font vivre des bassins d’emploi depuis des décennies.
Les familles où plusieurs générations ont travaillé “chez Renault”.
Les moments où l’entreprise a marqué l’histoire industrielle et sociale du pays.
Cette dimension symbolique joue un rôle majeur dans sa relation aux élus et aux territoires. Elle crée des attentes fortes, mais aussi une responsabilité particulière.
Quand Renault investit dans une nouvelle motorisation ou un nouveau modèle, les territoires sont en première ligne :
Le travail de Nicolas consiste à ouvrir les portes des usines, expliquer, dialoguer, construire de la confiance… et parfois simplement rassurer.
Les collectivités, quant à elles, doivent penser l’infrastructure : où placer les bornes ? À quelle puissance ? Dans quels quartiers ? Avec quels financements ?
Ce sont des décisions très concrètes, qui touchent directement le quotidien des habitants.
Aujourd’hui, Nicolas enseigne aussi au CELSA.
Une manière de transmettre ce qu’il aurait aimé entendre à ses débuts :
Il observe une nouvelle génération plus engagée, plus exigeante, avec d’autres priorités — et beaucoup d’envies de faire évoluer la manière dont les entreprises interagissent avec la politique.
Cet épisode montre une chose essentielle :
l’influence n’est pas un rapport de force. C’est un rapport de compréhension.
Comprendre le Parlement.
Comprendre les territoires.
Comprendre l’industrie.
Comprendre les citoyens.
Renault avance dans une transition gigantesque. Les élus cherchent à accompagner. Les territoires veulent rester attractifs. Les citoyens ont besoin de solutions simples et accessibles.
Entre les trois, des femmes et des hommes comme Nicolas tissent des liens, expliquent, rassurent et permettent à la machine de tenir ensemble.