Renault, territoires et transition électrique : plongée dans les coulisses des affaires publiques avec Nicolas Tcheng
Renault au cœur de la transition électrique : influence, territoires et coulisses d’un métier qui relie politique et industrie.
Faire de la mobilité électrique une évidence : le pari de Jean Baryla et de Fastned pour 2035.

Dans cet épisode d’Hémicycle, Jean Baryla, secrétaire général en charge des relations institutionnelles chez Fastned, raconte comment la France peut faire de la mobilité électrique un moteur industriel et social — et non un luxe réservé à quelques-uns.
Ancien d’Airbnb, il a trouvé chez Fastned un nouveau terrain d’équilibre : entre innovation, régulation et pédagogie. Son fil conducteur ? Créer le dialogue entre les entreprises et les pouvoirs publics pour que la transition énergétique soit un succès collectif.
Fondée aux Pays-Bas, Fastned déploie des stations de recharge ultra-rapides, alimentées à 100 % en énergies renouvelables. Présente dans huit pays, l’entreprise accélère aujourd’hui en France avec un objectif clair : 1 000 stations d’ici 2030.
« Notre mission, c’est que chacun puisse rouler électrique sans contrainte, partout en Europe. »
Au-delà de la technologie, Jean Baryla défend une vision politique : celle d’une mobilité décarbonée accessible à tous. L’électricité française, bon marché et décarbonée, représente pour lui un avantage stratégique qu’il faut consolider par des politiques publiques cohérentes et une simplification des démarches de raccordement.
Avant Fastned, Jean a passé plus de sept ans chez Airbnb, où il a appris à naviguer entre innovation et règles publiques. Il y a découvert la valeur d’un dialogue constant entre acteurs privés et décideurs.
« Les affaires publiques, c’est de la pédagogie appliquée : il faut aider la régulation à accompagner les transformations plutôt que de les freiner. »
Chez Fastned, il applique cette logique à la mobilité électrique : convaincre les collectivités d’adopter l’ultra-rapide — ces bornes qui rechargent en 15 à 20 minutes — et rassurer les usagers encore sceptiques.
Jean plaide pour une grande loi sur la mobilité électrique, avec trois piliers :
« 2035, c’est demain. Il faut anticiper dès maintenant pour que l’électrique devienne une évidence, pas une contrainte. »
L’électrique est encore un luxe.
→ Faux. Les coûts des batteries et des véhicules baissent, les bornes se multiplient et l’énergie reste abordable.
Le frein principal, c’est la technologie.
→ Faux. Le vrai défi, c’est la simplification administrative et la pédagogie auprès du public.
Les constructeurs freinent la transition.
→ Partiellement vrai. Certains grands acteurs défendent leurs modèles économiques, mais le changement est en marche — et les “pure players” comme Fastned accélèrent le mouvement.
Pour Jean, les affaires publiques ne sont pas un métier de coulisses mais un art du dialogue :
« Il faut être curieux, écouter les élus, les ingénieurs, les citoyens. Les affaires publiques, ce n’est pas du lobbying au sens classique, c’est de la construction de consensus. »
Son vœu pour l’avenir : continuer à mailler le territoire, à créer des ponts entre innovation et régulation, et à faire de la mobilité électrique une évidence collective.