Marie-Claire Martel (CESE, COFAC) : « La culture sert à consolider la société, à la fabriquer »
La culture n’est pas un luxe, mais une condition de la démocratie et du lien social.
La culture n’est pas un luxe, mais une condition de la démocratie et du lien social.

Dans cet épisode d’Hémicycle, nous recevons Marie-Claire Martel, vice-présidente à la participation citoyenne au CESE et présidente de la COFAC, la Coordination des Fédérations et Associations de Culture.
Avec elle, nous explorons les liens entre culture, démocratie et participation citoyenne — et pourquoi la culture n’est pas un luxe, mais une condition du vivre-ensemble.
Le Conseil économique, social et environnemental joue un rôle encore trop méconnu : conseiller le gouvernement et le Parlement au nom de la société civile organisée.
À travers son mandat, Marie-Claire Martel défend une vision exigeante du dialogue entre associations, citoyens et institutions publiques.
« Le CESE est l’un des derniers lieux où l’on peut encore se parler calmement quand on n’a pas le même avis, et chercher des chemins communs. »
Pour elle, le CESE est un espace de co-construction, où l’intérêt général se fabrique par l’écoute et la confrontation respectueuse des points de vue.
Avant tout, Marie-Claire Martel parle au nom du monde associatif culturel, qu’elle connaît de l’intérieur à travers la COFAC.
Elle rappelle que la culture n’est pas une activité périphérique, mais un fondement de la société.
« Aujourd’hui, la culture, c’est la variable d’ajustement des politiques publiques. On pense que ça ne sert à rien.
Mais la culture sert à consolider la société, à la fabriquer. Si on n’a plus de lien entre les personnes, la société n’existe plus. »
La culture, dans sa vision, ne se résume pas à l’art ou aux institutions : elle englobe les pratiques partagées, le patrimoine, les langues régionales, l’éducation populaire — tout ce qui tisse du lien social et nourrit l’émancipation individuelle et collective.
Depuis la réforme du CESE, les conventions citoyennes se multiplient.
Marie-Claire Martel plaide pour une participation fondée sur la connaissance, loin des débats superficiels.
« La participation citoyenne, ce ne sont pas des discussions de café du commerce. Ce sont des discussions éclairées. »
Pour elle, cette participation “éclairée” est la clé d’une démocratie vivante : les citoyens doivent être impliqués avant les décisions politiques, pas seulement consultés une fois celles-ci écrites.
Marie-Claire Martel défend une vision simple et puissante : sans culture partagée, il n’y a pas de société.
Pratiquer la musique, le théâtre ou la danse en amateur, participer à une association, échanger des savoirs : autant d’actes culturels qui renforcent la solidarité et la compréhension mutuelle.
« La République n’est pas seulement un mode d’organisation. C’est le mode d’organisation de citoyens éclairés. »
C’est ce lien — entre culture, émancipation et participation — qui constitue, selon elle, la véritable vitalité démocratique.
Retrouvez l’épisode complet d’Hémicycle avec Marie-Claire Martel sur [Ausha / Spotify / Apple Podcasts].
Un échange inspirant sur la culture, la citoyenneté et le pouvoir des liens dans la démocratie française.