Guillaume Métivier (ComPublic, Bela Vista Conseil) : faire dialoguer startups et collectivités
Guillaume Métivier veut ouvrir les affaires publiques aux entrepreneurs à impact.
Guillaume Métivier veut ouvrir les affaires publiques aux entrepreneurs à impact.

Guillaume Métivier est délégué aux collectivités chez ComPublic, cabinet de communication publique et politique, et fondateur de Bela Vista Conseil, une structure qu’il a créée pour accompagner les jeunes entreprises à impact dans leurs démarches d’affaires publiques.
Après plus de vingt ans passés à conseiller élus et collectivités locales, il met aujourd’hui son expertise au service des startups qui veulent dialoguer avec les pouvoirs publics — pour que l’innovation et la loi avancent ensemble.
« Souvent, les jeunes entreprises concentrent leurs moyens sur la R&D ou le commercial. La case affaires publiques arrive trop tard, alors qu’un bon dialogue avec les élus peut tout changer. »
Avec Bela Vista, Guillaume veut ouvrir les portes de la représentation d’intérêts à ceux qui en sont souvent exclus : les jeunes entrepreneurs.
Son ambition : rendre le conseil en affaires publiques accessible, utile et éthique.
Il accompagne ainsi des entreprises innovantes qui n’ont pas encore les moyens de s’offrir une agence de lobbying classique :
« Si la trésorerie manque, on peut trouver des solutions : des tarifs adaptés, parfois même une prise en equity. Le but, c’est de les faire grandir assez vite pour qu’elles puissent s’outiller à leur tour. »
Guillaume se définit volontiers comme l’“agence matrimoniale” entre le monde public et le monde privé :
« Mon métier, c’est de faire se rencontrer des décideurs publics et des porteurs de solutions. Leur permettre de se parler, et peut-être, de construire ensemble un avenir commun. »
À rebours des clichés, il revendique son métier de lobbyiste :
« Je suis fier d’être lobbyiste, parce qu’on peut défendre des causes qui vont dans le sens de l’intérêt général. Et quand on y croit sincèrement, les messages passent mieux. »
Basé à Mâcon, Guillaume revendique sa proximité avec les territoires.
Travailler avec les élus locaux, c’est selon lui comprendre le quotidien des citoyens, du développement durable jusqu’aux trottoirs à nettoyer :
« Les élus territoriaux gèrent à la fois le long terme et le très court terme. C’est cette réalité-là qui rend la communication publique passionnante. »
C’est aussi une façon de rappeler que la politique locale reste le premier maillon du lien démocratique, à rebours de la défiance croissante envers les institutions.
L’un des dossiers dont il est le plus fier : la création de la filière française du rétrofit, qui permet de transformer des véhicules thermiques en véhicules électriques.
Aux côtés de plusieurs entreprises et du think tank Mobilité Durable & Territoires, il a contribué à la création d’une réglementation en 2020, aujourd’hui moteur d’une nouvelle industrie française.
« Les innovations, quand elles sont bien encadrées par la loi, peuvent avoir de très belles success stories à raconter. »
Pour Guillaume, tout part d’une conviction : savoir où l’on veut aller.
« Je voulais être Robin des bois, je veux juste changer le monde. Participer à construire ensemble un monde meilleur, c’est ce qui me donne envie de me lever le matin. »
Sa boussole ? Ses enfants, et l’idée de leur transmettre une société plus équilibrée :
« Quand je leur explique mon métier, je leur dis : lobbyiste, ce n’est pas un gros mot. Il y a des gentils lobbyistes. »
S’il devait résumer son métier en une compétence, ce serait l’écoute :
écouter les élus, les citoyens, les entreprises, pour comprendre leurs contraintes et traduire leurs besoins.
Une qualité essentielle, selon lui, à toute communication publique ou politique :
« Les collectivités qui écoutent bien leurs citoyens sont aussi celles qui communiquent le mieux. »