Roxane Perrault-Fournier (Mavence) : assumer le lobbying, professionnaliser l’influence
Roxane Perrault-Fournier défend un lobbying transparent et utile : éclairer les décisions publiques, sans clichés.
De l’Assemblée à Unibail, Tanguy Hergibo explore l’influence entre politique, sport, entreprise et engagement humanitaire.
Parcours politique, diplomatie sportive, lobbying stratégique et engagement littéraire : Tanguy Hergibo incarne une nouvelle génération d’acteurs publics, à la frontière entre récit et influence. Dans le podcast Hémicycle, il revient sur son cheminement, ses convictions et sa manière de transformer les idées en action concrète.
Devenir collaborateur parlementaire à 19 ans, tout en poursuivant ses études, n’a rien d’un parcours classique. Pour Tanguy, c’est une immersion rapide dans la réalité de la fabrique de la loi.
Entre cours magistraux et QAG, il apprend vite à jongler avec les agendas, à décrypter les jeux d’alliance, et à composer avec le rythme singulier du Parlement : "Derrière chaque texte, il y a des doutes, des convictions, des compromis."
Une gymnastique politique qu’il prolongera ensuite au Sénat, auprès de François Patriat.
En rejoignant le comité d’organisation de la Coupe du Monde 2023, Tanguy découvre une autre facette de l’action publique : l’influence dans un projet sportif et diplomatique d’ampleur mondiale.
En charge des relations institutionnelles, il doit sécuriser un budget d’accompagnement de 25 millions d’euros et piloter des projets aussi variés qu’un centre de formation des apprentis ou un fonds de dotation pour les femmes atteintes de cancer.
"Une Coupe du Monde, ce n’est pas que du sport. C’est un objet économique, social et politique."
Tanguy rejoint ensuite Unibail-Rodamco-Westfield, où il affronte une autre complexité : celle de représenter une entreprise cotée, présente dans plusieurs pays, face à des acteurs politiques aux cultures variées.
"Tu n’es jamais uniquement dans la défense de ton intérêt. Tu es à l’intersection d’enjeux sociaux, économiques, environnementaux."
Naviguer dans cette complexité implique rigueur, anticipation et pédagogie, mais aussi une conscience fine de l’écosystème politique, local comme européen.
Tanguy ne limite pas son engagement à la sphère institutionnelle. Il co-écrit un livre retraçant l’exfiltration d’une journaliste afghane menacée par les talibans.
"Le lobbying permet de structurer une réponse. Le récit, lui, touche au cœur et à l’imaginaire collectif."
Ce travail d’écriture, mené avec la journaliste Gaiety Azami, devient un levier de plaidoyer humanitaire et une illustration puissante du lien entre engagement personnel et changement politique.
Avec 11 ans d’expérience à seulement 30 ans, Tanguy porte un regard à la fois lucide et incarné sur le pouvoir.
"À 30 ans, être cynique, c’est déjà un peu la loose. Je préfère rester lucide, sans naïveté."
S’il devait faire passer une réforme, ce serait une décentralisation radicale : "Les maires et les présidents de région connaissent mieux la France que les élus nationaux."
Tanguy Hergibo incarne une forme d’influence à double focale : stratégique et humaine, structurée et incarnée. À travers son parcours, il montre que l’on peut défendre des causes, conseiller des dirigeants et porter des récits puissants, sans perdre de vue l’intérêt général.
Une posture rare, précieuse, et résolument moderne.