Électrifier sans exclure avec Timothée Macé Dubois (Schneider Electric)
Électrification, circularité, justice sociale : Timothée Macé-Dubois agit à la croisée du climat, de l’industrie et du plaidoyer.
Face au climat et à l’incertitude, Arnaud Palinhos défend une assurance responsable et résolument humaine.
Rencontre avec Arnaud Palinhos, responsable juridique à MAIF VIE
Peu d'étudiants en droit parlent de "coup de foudre" pour une matière. Et pourtant, c’est ainsi qu’Arnaud Palinhos décrit sa rencontre avec le droit des assurances. Un domaine qu’il n’a plus quitté depuis, jusqu’à devenir responsable juridique à la MAIF, l’une des dernières mutuelles militantes de l’assurance en France.
“Le droit des assurances, c’est un mélange de mathématiques et de solidarité.”
Dans le podcast Hémicycle, Arnaud revient sur ce qui l’a accroché : les histoires concrètes, humaines, parfois tragiques, derrière les sinistres. Il rappelle que l’assurance, c’est avant tout un mécanisme collectif d’entraide, un pilier du vivre-ensemble :
“Une maison brûle, et ce n’est pas juste une perte matérielle. Sans assurance, la reconstruction serait impossible. L’assurance, c’est un filet de sécurité.”
Au fil de l’échange, Arnaud alerte sur un enjeu majeur : dans un monde qui dérègle le climat, l’assurance elle-même pourrait devenir impraticable. Les zones à risques sont de plus en plus nombreuses. Certains assureurs s’en retirent.
“Un monde inassurable, c’est un monde invivable. Si plus personne n’accepte de couvrir les risques, c’est tout le modèle social qui s’effondre.”
Il en appelle donc à des décisions politiques fortes, et à des assureurs engagés, capables de dire non aux investissements polluants. La MAIF, elle, a choisi de se désengager des énergies fossiles.
Arnaud Palinhos ne légifère pas, mais analyse en amont les impacts des lois sur le métier. La loi Lemoine, qui permet de changer d’assurance emprunteur à tout moment, a transformé la donne.
“Il faut un aléa pour qu’il y ait assurance. Si l’on retire toute évaluation du risque, on crée des failles, voire de l’antisélection.”
Autre exemple ? L’interdiction de certaines questions médicales pour les petits prêts. Une bonne nouvelle pour l’égalité d’accès, mais un défi pour l’équilibre du système.
Face aux crises économiques et politiques, Arnaud explique que l’assurance vie reste l’un des outils les plus fiables à long terme. Les placements sont pensés sur la durée, et la résilience du secteur a été prouvée à plusieurs reprises — y compris après 2008.
Mais il souligne aussi les contraintes réglementaires excessives qui freinent parfois l’innovation dans le secteur :
“Si on impose à tout le monde le même produit, la même forme, le même tarif, il n’y a plus de diversité. Ce n’est plus un marché, c’est un monopole étatique.”
Arnaud Palinhos conclut avec deux conseils simples : “travailler la matière” et “écouter ceux qui ont de l’expérience”. Il cite une scène de Bacri sur la patience dans le couple — qu’il applique à la vie en entreprise :
“Quand ça va, t’es content. Quand ça va pas, tu patientes.”
✅ Un juriste passionné, enraciné dans le réel
✅ Une défense de l’assurance comme outil d’intérêt général
✅ Un plaidoyer pour une régulation équilibrée et un engagement écologique