Dans les coulisses de la FDJ : rencontre avec Jonathan Gindt, directeur de la stratégie
Dans les coulisses de la FDJ avec Jonathan Gindt : stratégie, régulation, jeu responsable et intérêt général.
Arnaud Gilles a occupé pendant cinq ans le poste de porte parole chez WWF France.
"C’est comme si on avait des subventions pour détruire la nature."
Arnaud Gilles a occupé pendant cinq ans le poste de porte parole chez WWF France. À travers cette interview, il nous raconte avec force, nuance et lucidité ce que c’est que d’essayer d’influencer la fabrique de la loi — non pas pour défendre des intérêts économiques ou privés, mais pour faire avancer la cause écologique dans un contexte politique souvent hostile.
Arnaud parle d’un métier de funambule, entre rigueur scientifique et pression médiatique, entre ping-pong (réagir vite aux COP, aux décisions de dernière minute) et tennis (préparer sur le long terme des dossiers complexes).
Il faut savoir quand publier un rapport. Mais surtout, savoir à qui s’adresser, avec quel message, au bon moment. Une campagne réussie ne dépend pas que de la qualité du fond. Elle dépend de sa capacité à faire bouger le système, à commencer par interpeller les bonnes personnes.
“On raisonne pour le politique, on se met à sa place.”
En 2019, Arnaud et WWF France publient un rapport choc : les SUV sont la deuxième source de croissance des émissions de CO₂ en France.
La cible : Bruno Le Maire. Le levier : l’opinion publique, via les médias. Le lendemain de la publication, en pleine matinale politique, la question tombe : "Et les SUV ?"
Résultat : le ministre change de ton, l’administration s’active, le sujet entre dans l’agenda politique.
Un exemple typique de la méthode : préparer en amont, frapper au bon moment, et savoir qui doit bouger en premier.
Arnaud démonte l’argument souvent entendu : "il n’y a plus d’argent pour l’écologie". Il rappelle qu’il existe encore 10 milliards d’euros de subventions publiques qui nuisent à l’environnement, selon l’Inspection générale des finances. Et que certaines solutions écologiques rapportent.
“Une taxe progressive sur les SUV ? Jusqu’à 2 milliards d’euros par an, sans effort.”
Au fil de la discussion, un diagnostic revient : la cause écologique a perdu en universalité. Elle est perçue comme technocratique, parisienne, ou moralisatrice. Alors WWF investit TikTok, sort des ministères, va dans les territoires, parle autrement.
“On ne peut pas rester enfermés dans les arcanes du pouvoir.”
Pour Arnaud, il faut redonner une place au sensible, à l’émotion, au récit. C’est d’ailleurs dans un regard d’ours en Alaska qu’il dit avoir trouvé le déclencheur de son engagement.
À la fin de cet épisode, Arnaud annonce qu’il quitte WWF pour se former au métier de marin. Une transition forte, mais qui s’inscrit dans la continuité de son engagement : se reconnecter au terrain, à la nature, et continuer à raconter — autrement.
Un roman sur l’écologie, la liberté et la survie. Un texte puissant, que cite Arnaud pour rappeler que l’émerveillement est un carburant essentiel.