Faire de l’ESS un levier politique : l’engagement lucide de Jessy Anger-Robert (MOUVESS)
Jessy Anger-Robert défend une ESS plus politique, plus assumée, capable de transformer le réel depuis les marges du pouvoir.
Jessy Anger-Robert défend une ESS plus politique, plus assumée, capable de transformer le réel depuis les marges du pouvoir.
« Il n’y a pas d’alternative » disait Margaret Thatcher. Jessy Anger-Robert répond : si, il y en a une — elle existe déjà, elle s’appelle l’économie sociale et solidaire.
Responsable du plaidoyer au Mouvement des entreprises sociales et solidaires (MOUVES), Jessy Anger-Robert n’a pas 35 ans, mais déjà un pied dans les institutions, un autre dans le terrain. Il défend une ESS plus structurée, plus politique, plus assumée.
Dans ce nouvel épisode d’Hémicycle, il raconte le combat quotidien pour faire émerger une autre vision de l’économie — non pas parallèle, mais centrale.
Passé par le ministère de l’Intérieur et la Société du Grand Paris, Jessy connaît les arcanes du pouvoir. Mais c’est à travers l’ESS, aujourd’hui, qu’il pense pouvoir transformer le réel.
Il fait le pari qu’on peut influencer la loi sans être élu. Que l’action publique ne se joue pas qu’au sein des cabinets ministériels, mais aussi dans les bureaux associatifs, les couloirs de l’Assemblée ou les baromètres méconnus comme celui qu’il prépare autour de l’agrément ESUS.
Pour Jessy, la loi Hamon de 2014 ne suffit plus. Trop généraliste, trop molle. Il milite aujourd’hui pour une loi ESS 2, ambitieuse et différenciante, capable de :
« L’ESS n’est pas un supplément d’âme. C’est un choix politique. »
Si le MOUVES ne parle pas d’une seule voix avec les grandes fédérations historiques de l’ESS, c’est assumé. Jessy revendique une approche plus directe, moins tiède.
Le but ? Faire exister une économie fondée sur des valeurs fortes, dans un monde où l’utilité sociale reste trop souvent un alibi plutôt qu’un critère.
Dans cet épisode, il est question de politique publique, bien sûr. Mais aussi de ce que cela signifie, concrètement, d’agir : rencontrer des parlementaires, rédiger des amendements, résister à l’inertie administrative, et surtout, ne pas céder à la résignation.
Jessy évoque aussi ses victoires — comme le vote de la loi CERB pour les RER métropolitains — et sa vision d’une ESS qui ne serait plus une alternative, mais une norme possible.
Un immense merci à Jessy Anger-Robert pour la clarté, la rigueur et l’engagement qu’il met dans chaque mot. Une voix précieuse pour celles et ceux qui veulent comprendre comment s’élabore le changement, depuis les marges jusqu’au cœur de la fabrique de la loi.